Les déboires d'un jeune prof d'arts appliqués, où plus communément appelé prof de coloriage.

La spontanéité du verbe gagnera ce que l' orthographe ne manquera pas de perdre ... pardon d'avance ...

Note de la direction :

Toutes ressemblances avec des personnages, ou des situations, existants, ou ayant éxistés, ne seraient que simple coïncidence ....... Mais alors vraiment pas fait exprès ......


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lundi 13 octobre 2008

Il ne faut confondre: débattre et se foutre sur la gueule...


Je ne sais comment j'ai pu oublier de vous faire part cette anecdote au combien burlesque et désopilante, de celle qui ne laisse pas insensible le chaland qui, se goinfrant d'un macaron Ladurée confit dans son illusoire statut de nanti, lance du haut de sa superbe un regard compatissant au miséreux bien veillant qui ne réclame que l'aumône d'un sourire précaire, car il sait bien que les temps sont durs pour ceux qui ont encore des choses à perdre. Mais je vois bien qu'une nouvelle fois encore je me laisse happer par la digression d'un esprit confus et éparpillé comme on se laisse entraîner parfois par les charmes suaves et sensuelles d'une beauté callipyge ou d'un St chinian tiède.





Bref, il y a de cela deux semaines déjà, à éclaté dans ma classe une altercation entre deux énergumènes de type bassement élèvoïdal, si équilatéral signifie de côtés égaux, élèvoïdal vous l'aurez deviné, signifie à égale distance de toute forme de culture et de tous fondements permettant une vie en collectivité, si bien, que le moindre mouvement les rapprocherait irrémédiablement d'un des deux côtés, ce qui leur est tout bonnement inenvisageable. En résumant rapidement, car les détails me sont, à ce jour, encore inconnus, Pignouf 1 et Pignouf 2, désireux de laver l'honneur d'une génitrice verbalement représentée dans des postures que la moral et le règlement intérieur réprouvent, Pignouf 1 a présenté à Pignouf 2 son désappointement et la paume de sa main droite, et ce dernier, friant de débat, ponctuât son argumentation incisive par un coup de tête judicieusement placé entre la narine gauche et la narine droite de son interlocuteur. Les deux participants ayant avancés leurs opinions , c'est tel un Bernard Pivot que je mis fin à ce "droit de réponse"!




mercredi 8 octobre 2008

Il ne faut pas confondre: lâches moi les bask' et surveilles les tiennes ...

Le petit Albert, Einstein de son doux nom qui sentait bon l'edelweiss et l'uranium enrichi, l'avait si bien dit: " Il n'y a que deux choses au monde qui soient infinis, l'univers et la bêtise humaine.... mais pour l'univers je ne suis pas sûr!" , et l'épisode que je m'apprête à vous narrer provoquerait plutôt en moi des envies de destructions massives que de culture de géraniums en bac riviera.







Traînant derrière moi une nuit de quatre heures, ma perfusion de caféine, et accessoirement une vingtaine d'élèves, je regagne la salle de cours qui m'a été attribuée, la vingtaine d'élèves semblant me suivre, j'en déduis rapidement qu'il s'agit bien de la bonne classe (en effet rien ne ressemblant plus à un élève de lycée pro qu'un autre élève de lycée pro ou alors qu'une plante grasse, lorsque l'on a 300 élèves il n'est pas rare voir même fréquent que votre humble serviteur ne sache absolument pas à quoi ressemble les heureux bénéficiaires de ses savoirs hautement qualifiés ). Les élèves s'engouffrent dans la pièce tels des taureaux de concours dopés aux amphétamines dont on aurait utilisé les testicules en guise de pelote d'épingles, et moi éternel matador , brillant de mille feux dans mes habits de lumières estampillés CAMIF, d'un pas gracile et alerte, je me fraie un chemin jusqu'à mon bureau. La définition de mots complexes tels que "calme", " silence", ou encore "asseoir" leur semblent aussi familier qu'une paire d'espadrilles à un cul de jatte, mais tant bien que mal ils finissent par saisir l'usage de cet étrange objet quadrupède, que d'imminents scientifiques nomment "chaise".







La géo-disposition de l'établissement se prêtant davantage à l'expédition touristique qu' à la rentabilité de déplacement, j'abandonne quelques instants mes chers céphalophages ( que l'on peut traduire par "preneurs de tête") pour récupérer le matériel dans la réserve. DEUX MINUTES!!! Je me suis absenté deux minutes!!



De retour vers ma salle, un mauvais pressentiment viens parcourir quelques neurones étonnés d'être sollicités, j'entrouvre la porte que j'avais pourtant laisser ouverte, à mon apparition j'aperçois un brève seconde un groupe de touristes au fond de la salle qui se disperse et se dissout comme un cachet d'aspirine dans un verre de soude. Et là au fond, debout dans le silence et la poussière de craie qui retombe, Medhi, 1m60 de naïveté béate, me fixe niaisement d'un regard inexpressif qui semble dire " oui je sais que je suis con, mais les prises électriques et mes narines , c'est plus fort que moi, il faut que je mette les doigts dedans!". J'incline une tête perplexe me permettant de voir le dit Medhi de pied en cape, jusqu'alors tronqué au niveau de la taille par les tables et les chaises quadrupèdes.... je découvre alors que si l'erreur est humaine, parfois, la réciproque est vraie... Medhi immobile, prostré dans un grand moment de solitude , est là, figé, et en chaussettes!!





_"M'sieur! ils m'ont piqué mes shoes!"





_Qui ça "ils"? (il faut tout de même leur reconnaître une certaine forme de créativité et une grande capacité de renouvellement tout de même!)





_"Bah je sais pas!"





_"Comment ça tu sais pas ?! t'as perdu le contact visuel avec tes pieds et elles ont disparues!





_"c'est qu'ils me tenaient alors je sais pas!"





_" et alors qui t'entravait ainsi?"





_" hein?"





_euh pardon. c'était qui qui te tenait ?"





Medhi, pointe d'un doigt accusateur deux autruches la tête plongées au fond de leur sac. Tandis que Medhi fulmine adressant à l'assemblée des promesse de fornication avec leur génitrices respectives si il ne récupère pas dans les plus brefs délais ses attributs pédestres, les deux volatiles (qui au passage viennent tout deux d'être élu délégués de classe, ça ne s'invente pas!) finissent par reconnaître qu'ils sont bel et bien les auteurs de la séquestration forcée, mais affairés à leur besogne ils ne savent pas qui est l'auteur de ce terrible larcin. Je stoppe alors mon cours qui n'avait pas réellement commencé. Les menaces de colles collectives ne font qu'envenimer la situation qui devient de plus en plus chaotique, certains clament leur innocence, d'autres accusent Medhi d'être lui même l'auteur du vol, d'autres encore énonce des alibis tel que "moi je dormais j'ai rien vu". Lassé de ce cirque qui s'éternise comme une soirée Question pour un champion sur France 3, et désireux de partager cette anecdote avec quelqu'un, qu'on ne me prenne pas pour un affabulateur en salle des profs, j'envoie quérir un CPE.




C'est en la personne d' Educator que mon souhait est exhaussé, il entre, et je l'informe que Medhi en plus de sa dignité a perdu ses chaussures. Educator me dévisage d'un regard qui, lui, semble dire : "ils sont vraiment con ces profs, ils voudraient pas que je fasse cours à leur place aussi!". Je lui explique alors que j'aimerais qu'après avoir constaté la scène du crime, ils embarque manu militari la victime et les suspects dans son bureaux pour pousser un peu plus loin les investigations et que je puisse reprendre un semblant de cours normal. Le jeune (ou presque...) Rouletabille acquiesce et somme les protagonistes de le suivre. Seulement voilà le jeune Medhi refuse de traverser l'établissement en chaussettes, voyant dans l'intégrité de ses chaussettes le dernier frêle rempart à la sauvegarde de son amour propre. Qu'à cela ne tienne, Educator le soulève promptement et le porte dans ses bras telle une pietà, je regarde sortir de ma classe cette étrange vierge à l'enfant suivi des trois rois mages la mine déconfite.



Tout comme les testicules, les mocassins et les cachets de prozac, les CPE vont par paire, si Educator se voit en toute modestie comme les duetistes Batman et Robin, moi je les perçois plus comme des Starsky et Hutch à la française; le brun méditerranéen et le blondinet alsacien traquant le crime et les retardataires récidivistes, "les justiciers au grand coeur mais qui n'ont jamais peuuuuuuuuuuur de rien!".



Ainsi peu de temps après, Starsky entre d'un pas décidé dans ma salle. Starsky, on la lui fait pas, il est dans les murs depuis pas mal de temps maintenant et il est connu dans l'établissement, il est craint et respecté, enfin surtout respecté. Il leur passe un de ces savons, pas celui hypoallergénique à l'huile d'amande douce, non, plutôt celui à la javel et tessons de bouteille, appliqué localement à l'aide d'une éponge en papier de verre. C'était tellement beau qu'il a fallu que je me retienne d'applaudir. Finalement, le courage étant une notion surestimée par ces chéres têtes blondes, Starsky m'emmène dans le couloirs afin de respecter la pudeur légitime des doux bambins, en leur précisant: "Bon, on sort deux minutes et lorsqu'on rentre je veux voir les chaussures de Medhi faire comme le disco, un come back devant la porte!!". On a beau dire CPE c'est quand même un chouette boulot, mais pourquoi n'y avais je pas penser plutôt?! Dehors je me sens un peu con tout de même de ne pas avoir su, pu, ou encore voulu gérer la situation par moi-même. Starsky me jette un regard bien veillant semblant dire (au passage vous noterez ma grande capacité de clairvoyance me permettant de lire comme dans un livre ouvert les pensées les plus intimes de mes interlocuteurs!! c'est flippant hein?!): " allé va jeune bleu-bite, tu verras quand t'aura dépassé ta phase de puberté pédagogique ça ira mieux!". Nous rentrons et là devant la porte et le parterre de mines rigolardes de jeunes fumistes saupoudrant leurs neurones et leur avenir incertain sur leur plus belles années, nous découvrons un sac à dos et pas n'importe lequel, le sac de Medhi!!! Starsky ouvre le sac et en sort les chaussures de medhi!! Et oui, l'ironie est belle à qui sait raison garder...