Les déboires d'un jeune prof d'arts appliqués, où plus communément appelé prof de coloriage.

La spontanéité du verbe gagnera ce que l' orthographe ne manquera pas de perdre ... pardon d'avance ...

Note de la direction :

Toutes ressemblances avec des personnages, ou des situations, existants, ou ayant éxistés, ne seraient que simple coïncidence ....... Mais alors vraiment pas fait exprès ......


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dimanche 28 octobre 2007

vendredi 26 octobre 2007

Y en avait marre et maintenant y a Martine ...


Je vis en ce moment les premiers instants d'un aboutissement personnel, je sais que certains se sentiront laisés et qu'une fois que leur neurones auront fini d'associer, dans leur tête engoncée de préjugés, le sens qu'il faut attribuer à ces signes que sont ces quelques mots, il leur viendra des envies d'homicide... c'est bien légitime... Ainsi, et ce pour les deux semaines, à venir, je suis en vacances scolaires, mes premières vacances de prof.

Je ne rentrerai pas dans les polémiques de "ouais les profs c'est quand même rien que des grosses feignasses" et moi de répondre "c'est pas vrai!" (j'ai toujours été doué en arguments chocs), des conversations aussi stériles qu'une gamine du tiers monde ligaturée des trompes et cicatrisée à la soude. Donc me voilà détendu, déchargé de toutes responsabilités quant à l'application du pacte de non-agression du petit Patrick par le reste de la classe à grand coups de boulettes de papier gorgées de salive, le respect de l'embargo sur l'importation de la testostérone sous la ceinture ( surtout celle de la petite Cynthia ),et le respect du traité de Rome agricole qui prévoit l'instalation d'un fût de rhum réunionais dans la salle des profs.Je vais donc pouvoir me consacrer à la relecture de l'oeuvre complète de la collection "farandole", les délicieuses aventures bucoliquo-champêtres de la grande héroïne du siècle dernier ( non pas Emmanuelle, c'est pas Simone Veil non plus, ni Karen Cheryl ...) mais l'inégalable MARTINE!!
















Il faut absolument que vous rendiez sur ce site, http://martine.logeek.com/, qui vous offre la possibilité de réaliser vos propres couvertures de Martine, méfiez vous c'est addictif ...





mercredi 24 octobre 2007

Il ne faut pas confondre : la province et un prof évincé ...

Manifestement, il était clair pour les oracles que je n'allais pas passer une bonne journée lundi dernier, Mercure et Vénus devait taper la belote au bistrot, et ma bonne étoile devait compter les points .... Déjà au réveil, j' l' sentais pas ....

Logiquement, je consacre mon lundi matin à prolonger mon dimanche soir avec une grande rigueur , voire même avec abnégation. Mais une collègue m'avait proposée d' assister à ces cours du lundi matin et moi jeune novice, épris de cours et pris de court, je n'ai pas trouvé mieux que de répondre: "oh bah voui, en voilà une idée qu'elle est bonne, du moment que c'est pas trop tôt ..." je crois c'est là qu'elle ne m'a pas cru, elle a due penser que je plaisantais ... et en me faisant comprendre qu'elle me trouvait drôle par une légère tape amicale, elle m'annonce "alors à lundi 9h !!", répondant par un rictus crispé, je regardais s'éloigner au loin dans un soupir aussi pesant qu' un sandwich cassoulet en dessert, mon annexe du dimanche soir, sacrifié sur l'autel de ma bonne conscience.

Vous comprendrez donc mon étonnement béat, lorsque lundi matin à 9h, les yeux ne demandant qu' a recicatriser, j'apprends, avec une décontraction qui m'étonne moi-même (je suis sûr que vous le voyez arriver comme un cerf aperçois les pleins phares d'un 30 tonnes sur une route de campagne ...), que ma collègue est en déplacement en province ... après avoir essayé de me convaincre que le terme "province" était peutêtre, dans le langage étrange et imagé de l'éducation nationale, une définition fleurie pour parler des toilettes, ou alors du local photocopies, je suis saisi par ma capacité de self-control. En effet, aucun mot ordurier ne passe le barrage de mes dents, alors que le fond de ma gorge baigne dans le fiel et la bile noire, mon esprit se laisse aller à quelques associations d'idées burlesques : ma collègue et un cric de voiture; ma collègue, du miel et un ours affectueux répondant au nom de Régis; ma collègue plâtrée des genoux jusqu'au bassin après une malencontreuse rencontre avec un ours; et enfin moi, une bouteille de perrier et un tube de vaseline vide ... je ne vois pas bien ce que mon moi intérieur essaye de me dire ... j'ai donc fais miens les propos bibliques que fit Jésus apprenant la félonie de Juda:
" et dire que je lui avais payé un café ..."

Mais je ne suis pas rancunier en bon chrétien que je suis, et après avoir inscrit au marqueur rouge son numéro de téléphone, dans les WC hommes des élèves, précédé de quelques caractéristiques anatomiques, je reviens léger en salle des profs, le coeur au repos et l'âme miséricordieuse, bien décidé à rentabiliser ma présence en ces lieux.

Je décide donc de m'atteler (sous perfusion de caféine) à la commande de matériel (notamment agrafes et trombones voir le message et commentaires du jeudi 27 septembre) à vertue hautement créative. Je me rends donc d'un pas alerte mais décontracté, à l'intendance afin de demandé d'une voix déterminée mais fébrile, le budget alloué à ma noble tache. Il faut savoir que l'intendante veille sur son butin comme lit un octogénaire presbyte, de près. Là, j'apprends avec stupeur et tremblements, qu'une de mes collègues a déjà passé sa commande de matériel et que sur les 500€ que l'on devait se répartir à 4, il ne reste que 200€ pour 3. Je repars d'un pas tout aussi alerte, mais étonnement moi décontracté, non sans avoir dérobé quelques trombones (non mais ! on a sa fierté tout de même ...).
Je ne parviendrais pas à vous narrer, cette journée dans son ensemble sans voir augmenter ma tension sanguine et s'accumuler l'intégralité de mes 5 litres de sang au niveau de mes tempes ... Je reviendrai donc une prochaine fois sur mon déjeuner au kébab d'en face, la distribution de quelques heures de colles, l'épidémie de narcolepsie qui semble frapper certains de mes élèves, l'interpellation par un de mes chers anges, désireux semble t'il de m'intégrer dans sa famille, sous les termes de "cousin" ou "mon frère", ainsi que la désagréable sensation de voir un projet, dans lequel vous vous êtes investi, acceuilli par les élèves comme vendeur de frigos sur la banquise.


Je terminerai donc par ces mots que j' empreinte au grand Napoléon au lendemain de la terrible défaite de Waterloo: " j' vous l'avais dit que je l' sentais pas"...

mercredi 17 octobre 2007

Il ne faut pas confondre l' IUFM et Lee Yuèfèm, mon traiteur chinois ...

Il faut que vous le sachiez ( et pas seulement dans la colle ... ah ! les classiques, merci Mr D.) je ne suis pas un vrai prof ou alors pas encore... Vous me confiez vos enfants, les yeux gorgés d'espoir et d'une ambition toute légitime pour votre petit Kévin, qui semble doué d'une grande capacité créatrice depuis qu'il a tatoué sur sa petite soeur de 7 ans (et demi svp ...) "wesch kébab !!". Vous laissez donc entre mes mains votre fils, son avenir, et une lettre de décharge (on est jamais trop prévoyant ...). Ce que vous ne savez pas, c'est que je suis autant formé à éduquer votre fils, qu'à pratiquer une opération à coeur ouvert ... (ce qui me vaut l'interdiction par décision de justice, d'approcher le moindre hôpital ...) Mais rassurez vous j'y travaille, je suis en formation ...



En effet, si l'année de préparation au concours correspond au pédiluve, dans une sorte de magnifique métaphore piscinesque, l'année qui suit (où l'on vous confie plusieurs classes tout de même) est le passage au grand bain direct, avec palmes en parpaings fournies, une bouée canard en fonte qui fait même pas "pouêt!", et un bonnet de bain uniquement pour l'humiliation. Et là, le postérieur collé à la mosaïque bleue par 10 m de fond, vous suivez des yeux les bulles de votre air regagner sans vous la surface, alors que le manque d'oxygène commence à vous faire prendre votre bouée canard pour un vieil ami de la fac, vous tentez de déchiffrer les gesticulations improbables du maître nageur. Le maître nageur c'est votre formateur de l' I.U.F.M. ( Institut Universitaire de Formation des Maîtres (nageurs) ), il ressemble à Mitch Buchanon de alerte à Malibu, son paquet de cigarettes rangé dans son slip de bain rouge, il arbore un magnifique tatouage tribal "La pédagogie de projet for ever",et autour du cou il a un collier de dents d'élèves dits "difficiles"; il a connu les grands Évènements : la grève de la cafétéria de 79, la grande lutte de la brandade du vendredi à la cantine de 68, et les négociations houleuses pour l' abolition des reproductions à base des papiers carbone de 86 ... bref celui à qui on la fait pas ...



Rappelons, que vous êtes toujours en apnée, et que vos yeux rongés par le chlore et votre propre urine ne distinguent déjà plus que très médiocrement les signes du maître nageur qui vous dis de remontez depuis plusieurs heures. Le problème majeur étant que ce n'est qu' à la fin de l' année que vous saurez, non pas nager, mais flotter avec l'élégance d'un éponge et l'assurance d' un bouchon de liège. Mais je me surprends tout de même à rêver au jour où je sortirai la tête haute et la peau plissée par l'eau humide, d'un geste sûr je décollerai mon maillot de bain de mes parties intimes et enfilant mon peignoir en éponge je me féliciterai du trajet parcouru et d'avoir eu l'occasion de revoir mon pote Bernard de la fac, qui n'a pas changé ...




mardi 9 octobre 2007

Il ne faut pas confondre : urne transparente et urinoir

Et si on jouait un peu à la démocratie? Nous les profs on ferait semblant de donner de l'importance au statut des délégués et les élèves feraient semblant de se laisser convaincre, voire même de se sentir pousser l'âme noble d'un futur délégué syndical sous l'écorce rugueuse de l'insousiensce. Faut bien reconnaître que c'est pas facile, à cet âge où on a déjà du mal à assumer sa propre personnalité, si en plus faut être le représentant des Tales Electrotechniques B, les T.E.B. , qui se sont auoproclamés les "TEUB"! C'est vrai que ça la fous mal comme titre honorifique: représentant des "Teub", on a connu plus mirobolant...Bref les motivations sont plutôt réservées.

Je démarre donc mon cours avec un laïus de type polisch, qui fait briller et mousser l'ego de mes jeunes auditeurs:" le délégué est le maillon indispensable et fondamentale de la grande chaîne de communication au sein de l'établissement, à cheval entre le porte-parole et le porte-cahier de texte; le délégué bénéficie de privilèges colossaux ( ne mâchons pas nos mots, quitte à être tape à l'oeil ...)et inaliénables tels que .... euh ... euh p'tain y a bien un petit truc ?!...euh...Il sera le guide de l'infirmerie, et en cela, connaîtra toutes les "mauvaises semaines" de ses camarades féminines (il pourra dès lors par un calcul simple, identifier les semaines de non-hémoragie, ce qui peut s'avérer utile), et bénéficiera de manière régulière d'expéditions commanditées de toutes sortes."
En revanche, ce que je ne leur dis pas ( c'est fou comme je peux être étourdi parfois ..), c'est qu'au conseil de classe, c'est le seul moment où les profs sont en supériorité numérique face à deux pauvres malheureux qui s'apprêtent à prendre pour tous les autres, c'est injuste mais salutaire pour la santé mentale et nerveuse de l'équipe pédagogique.
C'est un peu comme passer devant un pub un soir de match, alors qu' on jette un oeil complice à la sainte télévision qui prêche la bonne parole face à une masse informe de chauffeurs routiers et autres manutentionnaires, c'est à ce même moment là qu'un gringalet en vélib' (saloperie de vélib'...) lance à la volée : "le rugby c'est pour les tarlouzes qui ont pas été pris à la légion !!" et de tourner dans la première petite rue à droite aussi rapide qu'une visite à la médecine du travail. Et tel le chien qui regarde avec tendresse son maître quitter l'aire autoroutière, vous ne vous apercevez pas encore du danger qui vous guette ...la masse informe vous dévisage désormais et ne semble pas émue du large sourire niaiseu que vous affichez, la masse s'avance le regard lourd les sourcils chargés tout comme son haleine...On retrouve ici le profond sentiment de solitude propre au délégué face au conseil de classe.

Mais je vois bien que je digresse et que personne ne vient me faire remarquez que j'ai perdu le fil de ma narration. Vous vous en fouteriez pas un peu par hasard ?!! Mouais je commence à avoir des doutes.

Bref, j'avais reçu pour consigne de faire descendre mes 24 élèves au CDI où la parodie de démocratie était censée prendre place dans un décor se rapprochant plus d'un mauvais interville que d'un bureau de vote. Un isoloir avait été ingénieusement constitué d'un paperboard et une magnifique urne en pvc en marquait la sortie, l'illusion était totale, jusqu'à la mine réjouie de la documentaliste qui voyait rentrer toutes les 1/2 heures 25 vachettes préoccupées par le réaménagement global de son lieu de travail. Ma description étant des plus fidèle vous avez donc pris note qu'il n'y avait qu'un unique isoloir ... raison qui explique en partie le fait que lorsque je me présente avec mes élèves, aussi calmes et disciplinés que des hamsters sous cocaïne, je suis accueilli par ces quelques mots :"Bah i zon pas fini devant alors si vous pouviez attendre dans le couloir ... et puis fermez la porte ça fait trop de bruit!!". (Ah mais pas de problème, moi je peux attendre, en revanche les 24 rongeurs sous laxatif va falloir leur expliquer qu'on est en train de changer le papier, et ce n'est pas votre porte en carton qui va vous servira d'isolation phonique !!)

Nous finissons par accomplir notre devoir citoyen, tandis qu'un par un ils défilent dans l'isoloir,en ressortant avec la satisfaction de la connerie accomplie, les 23 autres poursuivent leur conversation d'écureuils sur le cassage de noix en milieu extérieur. Une fois écartés les votes pour Grégorie Lemarchal,Denis brognard, Chirac, Batman et autres Casimir, il en ressort que nos délégués plébiscités par le peuple n'ont jamais posé leur candidature... Vox populi ...