Les déboires d'un jeune prof d'arts appliqués, où plus communément appelé prof de coloriage.

La spontanéité du verbe gagnera ce que l' orthographe ne manquera pas de perdre ... pardon d'avance ...

Note de la direction :

Toutes ressemblances avec des personnages, ou des situations, existants, ou ayant éxistés, ne seraient que simple coïncidence ....... Mais alors vraiment pas fait exprès ......


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samedi 29 septembre 2007

Et pendant ce temps à la "Maison Blanche"...

So Wok 'N roll' !!

Bientôt en tournée mondiale ...

Je sais , je sais ça fait un peu jeune adolescent prépubère, mais je m'en cogne, c'est le week-end !!

jeudi 27 septembre 2007

Il ne faut pas confondre: grosse crève et petite mort ...

C'est pas parce que je suis un peu hypocondriaque que j'suis pas malade !Non mais !Faut dire que chez moi c'est un peu de famille ... y en a c'est l'acné, d'autres les cheveux gras, moi c'est la conviction qu'une maladie terrible si possible sale et méconnue du grand public (pour pouvoir frimer à la cantine ) m'attend au détour d'une consultation médicale. Je me suis donc réveillé hier avec un début de cancer de la narine gauche, que certains pour me rassurer préféront appeler vulgairement "un bonne grosse crève". Les poches sous les yeux pendants jusqu'à mes genoux, le nez en brocolis façon ratatouille, une première quinte de toux viens me décapée intégralement l'oesophage m'arrachant une partie des cordes vocales. Le passage devant le miroir est assez déconcertant, on a l'impression que la moitié inférieur de mon visage est en train de s' faire la malle, de se répandre, comme un flamby qu'on aurait démoulé de trop haut. Tandis que dans ma tête il semblerait qu' on rejoue le ballet des hippopotames de Fantasia, d'une bonne inspiration vigoureuse je rapatrie mucus et autres glaires au fond de ma gorge ( c'est crade je sais, mais nutritif ...) (c'est encore plus crade, je sais ...).


Replaçons le décor : il est maintenant 12h45 (et le mercredi je termine à 13h ),je vous rappelle que votre humble serviteur est mourant, sur le point de défaillir des suites de sa gangrène oesophagienne. Jusqu'à présent j'ai assuré mes cours tant bien que mal (surtout mal en fait !), je suis chargé au paracetamol et l'effet de mes 12 cafés semble se dissiper et je retrouve une netteté dans mon champ visuel. L'état des lieux est sévère, j'ai perdu toutes capacités olfactives et auditives, j'ai l'impression de faire classe avec un casque intégral visière fermée. Et pourtant le bruit des crayons sur les feuilles, les trousses qui s'ouvrent, se ferment, les "clic clic" des portes mines, la gomme qui après avoir percée la feuille va pas tarder à attaquer la table qui tremble comme si elle était possédée, tout ça vient se fracasser contre mes tympans et s'en va rouler en échos sur les murs de la salle de bal abandonnée par les hippopotames qui ont laissé d'ailleurs un beau bordel.(je me demande si y en a pas un qui a vomi ...???!)
Le premier qui m'appelle "hé m'sieur cé quoi zavé di ??", je l'empale sur son criterium et j'lui agrafe les testicules à sa chaise ... au moins il restera assis.
La prochaine fois je demande à ma mère de me faire un mot d'excuse ...

mercredi 26 septembre 2007

vendredi 21 septembre 2007

Il ne faut pas confondre: l'autorité et lotto sportif ...

Mon nouveau statut de professeur, de guide "spiritueux", de berger surveillant un troupeau de sardines, m'impose de nouvelles préoccupations. Je suis le gardien d'un savoir (tellement bien gardé que même moi je vois pas bien à quoi ça ressemble ...), le garant des bonnes moeurs, et le grand timonier de la discipline. Et c'est là que cela pêche (et ça mord?) ( je sais elle est facile mais j'ai pas pu résister ...).


Je suis face à un douloureux cas de conscience, en effet, mes belles illusions de jeune premier, me font aspirer à une discipline en autogestion où la liberté de chacun s'arrête là ou commence la mienne ... C'est à dire que, sans ressembler à un militaire dont les deux neurones lui permette d'alterner le pas de l'oie et la consolation toute légitime de déverser toute sa haine, chargée de brimades et d'alcool frelaté (faut dire qu'on sais s'amuser dans l'armée ), sur son subalterne ( "allez bleu-bite! plus vite que ça, ou j' te dévisse la tête et j'te chie dans le cou !!!" ) ; je ne voudrais pas tomber non plus dans le laxisme niaiseu du Télétubbies, dont les deux neurones lui permette de chanter du Henry Dès, tout en s'extasiant de la grande créativité dont ont fait preuve nos chères têtes blondes, en reproduisant la Vénus de Milo après avoir découpé les bras de leur petite camarade à l'aide d'un simple coupe-ongles...J'ai donc opté pour un intermédiaire,qui visuellement ressemble à un GI-joe en grenouillère, je vous laisse imaginer l'impact terrible et la crédibilité sans faille que je peut imposer dans ma classe .... ( d'un point de vue pragmatique, je ne sais pas si vous vous rendez compte de la misère que c'est pour allez pisser, quand vous êtes en grenouillère et que vous vous apercevez que votre slip en plastique thermo-moulé est intégré à votre épiderme ... j'en fait encore des cauchemars )

Rien de mieux que la preuve par l'exemple : au hasard, avec mes termainales BEP électrotechnique. Voilà déjà 10 min que je m'époumonne à repéter pour la 50ème fois conseccutive les consignes de l'exercice, dans un brouhaha tel que t'as l'impression de bosser à côté du périphérique. Bref je finis par dispatcher le groupe comme on éclate un triangle de boules au billard BAlAM!!! , ils s'en vont valdinguer au quatre coins de la salle avec la vivacité d'un escargot sur une catapulte... et là, c'est tout moi, v'la ti pas que je rentre la boule noire du premier coup ( je suis trop un killer !).En effet, dans la poussière de craie qui retombe mollement sur les tables, au centre, trône fièrement Kévin qui manifestement ne semble pas emballé à l'idée d'aller voir au 1er rang si il y est. Le doux poupon, taillé dans l' ébene (à ordures?!... ahah !! ) affiche un bon mètre 96 au garrot (pour vous dire, quand on le voit assis à sa table, on a l'impression de voir David Douillet dans une smart ...) et un sourir narquois du genre et on fait quoi maintenant?! Tout en me dirigeant vers lui, je remonte les manches de ma grenouillère, un lutte acharnée s'annonce.

La tête de Kévin reposse mollement sur son épaule droite et l'ensemble de son corps semble ressentir toute la pesanteur d'un paire de chaussettes en mode essorage. A mon arrivée il soulève péniblement ses paupières et son regard dans ma direction, ses yeux ne sont plus que deux énormes pupilles dilatées baignant dans l'afflux sanguin de ses orbites.Un bras de fer chinois occulaire s'opère alors,où chaque battement de cils vient marquer la ponctuation: "tu vas te lever p'tit con!"_"va chier bouzeux!". Il finit par se lever, et tandis que je dévisage son menton, je lui dis: "bah tant qu'a passer près de mon bureau, t'as qu' a y déposer ton carnet de correspondance ."Il empoigne son sac chargé de toute la misère du monde et se déplace vers le 1er rang à la manière d'un scaphandrier par 50 mètres de fond. Bien décidé à coller ce p'tit fumiste (j'ai dit fumiste) je parcours son cahier de correspondance en m'apercevant page après page, que je ne connais absolument pas la procédure de détention provisoire en vigueur dans l'établissement. Putain c'est pas dans le carnet ! Pris au piège de mon inculture, je n'ai eu d'autre solution que de relacher le prévenu à la fin du cours en lui disant: "bon écoutes, je suis pas un mauvais bougre, pour cette fois je passe l'éponge (tu m'étonnes!) mais attention pas deux fois !" (sévère mais juste!). Puis je l'ai regardé s'éloigner tel un pédophile qu'on libère avec une ordonnance de viagra ...

Bref il en va de même de l'autorité et d'une paire de testicules, sans t'es plus vraiment un homme...

mardi 18 septembre 2007

Kafka-féine

La tête embrumée, les neurones confits dans un reste de sommeil, des relans d'alcool du week-end qui viennent se mélanger, non sans risques, avec le goût mentholé du dentifrice ... je me félicite déjà d'avoir retrouvé le chemin du lycée.





Alors que je m'extrais péniblement de mes rêveries et de l'habitacle de ma voiture, un pressentiment étrange me saisit la raison et l'entendement, tout en me dirigeant vers la salle des profs, je vérifie machinalement que j'ai bien mis un caleçon propre (non c'est pas ça), et c'est confiant que je m'avance. Étrange, en effet, à l'extérieur de la salle: personne .... où donc est passé le traditionnel ballet des accros de la nicotine et des caféïno-dépendants, qui entre une gorgée de tabac et une bonne bouffée de café, échangent les récits les plus fous et les plus romanesques d'un week-end extraordinaire semblable à aucun autre, si ce n'est le précédent.


Je pénètre donc dans ce sanctuaire pédagogique, et s'offre alors à moi un spectacle de désolation, une vision de fin du monde ... ( un peu comme si vous vous retrouviez coincé dans un ascenseur en compagnie d'un aérophagique tout droit sortis d'un resto tex-mex... "quel étage ?" "79 ème !!! " ) Une goutte de sueur perle timidement à mon front, l'inquiétude me gagne, l'intégrité de mes sous-vêtements semble en jeu. Au centre de la pièce un groupe composé majoritairement de profs de sciences naturelles, serrés les uns aux autres lancent des regards désarticulés, tel un troupeau de zèbres guettant le prédateur; alors que sous la table le prof de philo roulé en boule est totalement nu, animé de temps à autre de quelques spasmes et autres convulsions .... tandis qu'acculé dans un coin un prof de math désespéré, brandit rageusement un compas dont il dit qu'il n'hésitera pas à s'en servir, un prof de sport semble s'hyper-ventilé dans un ballon de volley .... au mur une représentation du "Cri" de Munch a été entièrement réalisée avec des cheveux et des ongles .... j'enjambe un CPE en train de téter le pouce d'un de ces collègues, j'esquive une bouteille de J.B vide qui va s'exploser violemment contre le portrait de l'abbé Pierre, je laisse passer le cortège de prof de français qui avance en file indienne en se tenant par la ceinture et me voilà face à la cause de ces épiphénomènes, "GROUND ZERO"....

Je ne sais pas si ce sont mes jambes qui fondent, ou bien si c'est le sol qui m'aspire, une rivière de sueur parcours mon dos jusqu'à des sous-vêtements désormais perdus, j' ai déjà commencé à me ronger le bras gauche, quand j'abaisse mes lunettes embuées afin de relire cette inscription terrible : sur un bout de feuille quelconque, le verso d'une consigne rappelant que "le vouvoiement des profs par les élèves était vivement recommandé", au simple stylo bic, on pouvait déchiffrer "Machine à café HORS SERVICE" ......

Alors que la sonnerie retentie, ayant fait détaller le troupeau de profs de sciences, j'entrouvre mon casier et y range soigneusement quelques feuillets, mon estime personnelle, le peu de dignité qu'il me reste et le referme sur mes illusions perdues, puis sort... "allez les terminales bep électrotech, on y va .... j'espère que vous avez ramenez vos craies grasses ??!"
( Je sais pas pourquoi mais je sens qu'aujourd'hui ça va être dur ................ )

mercredi 12 septembre 2007

mardi 11 septembre 2007

Il ne faut pas confondre : pédagogie et pédiluve ...

Ils vont finir par s'en rendre compte! C'est évident! Puisque je vous dis qu'ils vont s'apercevoir que je suis aussi novice dans l'enseignement qu' un puceau dans un corps de garde..... Pour l'heure j'ai réussi à tenir toute une semaine avec, ce qu'on pourrait appelé le parachute du stagiaire (qui s'avère être en fait à mi-parcours un simple sac à dos lesté de toute son inculture, autant dire pesant et d'une capacité moyenne de portance), la fiche de renseignements.
Loué soit la personne qui, dans un moment de grande solitude, face à une année scolaire naissante, à une classe d'un âge plus avancé, et à un désarroi flagrant, s'est dis:" je vais faire diversion le 1er cours, je vais faire semblant de m'intéresser à eux avant qu'ils ne s'intéresse trop à moi": (personne à qui on devra par la suite l'invention du recensement)

  • "oui je veux vous connaître" (méfie toi ils le sentent quand tu as peur)
  • "Tout d'abord vous inscrivez votre nom dans le coin en haut à gauche (le temps qu'ils le trouve j'ai déjà gagné 5min)
  • "bon alors c'est bien le coin en haut à gauche là Toufik, mais ça c'est la table.... non mais tu as raison, en effet je n'avais pas précisé ..."
  • "en dessous votre date de naissance "....."euh sur la feuille" (si ils sont majeurs je les traîne en justice)
  • "votre adresse maintenant ..." (je m'en fou si ils me chient dans les bottes, j'irai déféquer dans leur boîte aux lettres)
  • "puis la profession de vos parents" (avec un peu de chance y aura bien un flic susceptible de faire sauter mes prunes, c'est la misère pour se garer près de ce bahut.)
  • "combien vous avez d'enfants" (ah il faudrait pas que ça grandisse ....)
  • "et enfin vos loisirs " ( foot, musique et cinéma ,comme c'est original ! il y a très peu d'adeptes de la pisciculture en eau douce, de la pratique du jokari, de la littérature soviétique des années 30 ou encore de la gymnastique acrobatique bavaroise ... Quant aux téméraires qui se sont risqué à inscrire "le dessin", ils adorent dessiner mais pas dans votre cours ..... étonnant non ?!)

Voici donc un exemple manifeste de la pédagogie suédoise : meubler ... mais je vous le dis, ils vont vraiment finir par s'en rendre compte !!!!

dimanche 9 septembre 2007

Il ne faut pas confondre : rentrée scolaire et sortie de secours .....

Alors ça y est c'est arrivé ......... quoi me direz vous ? Le beaujolais nouveau? le train de 07h07? la paix dans le monde? le vaccin contre la connerie? le jour du jugement dernier? ....Rien de tout ceci, votre humble serviteur, après de nombreux sacrifices dont notamment l' hypothèque de son propre foi, s'est vu reconnaître par ses pères apte à l'encadrement de nos chères têtes blondes ............. " p'tain ch'ui prof ".... "à moi le pouvoir ,l' argent, ... les voitures faciles et les grosses filles ( heu l'inverse..) ..... l' abonnement à télérama, le pantalon de velours côtelé, la sacoche en cuir, le catalogue de la camif, une couverture sociale sans faille........."


Bref après des vacances que certains ne reconnaîtront pas comme bien méritées, j'émerge dans un nouvelle univers avec la douceur d'un nouveau né déchirant lui même son placenta et arrachant avec les dents un cordon ombilical obsolète. En effet je suis affecté dans le 93, charmante petite bourgade dont le lycée figure dans google pour l'agression d'un prof à l'aide d'une chaise, ils sont créatifs à cet âge là . (note pour moi-même faire sceller tout le mobilier de ma classe...)


Le jour de la pré-rentrée, je m'aperçois rapidement que le regard bovin et déconcerté que me lance le proviseur n'est pas dû uniquement à ma mine aussi fraîche qu'une choucroute de la mer en bord de nationale. La raison en est des plus simple, le lycée n'attend absolument aucun stagiaire, il n'a ni horaire ni emploi du temps ni élèves à me confier. Le dévouement de l'adjointe du proviseur et quelques heures passées à écouter les 4 saisons de Vivaldi ( "ne quittez pas le rectorat va vous répondre ) (je me demande si rectorat et rectal ont la même racine latine) ont eus raison du vide qui avait remplacé mon nom dans les bases de données..... C'est de manière quasi blasée que j'apprends mardi en fin de journée que je commence le lendemain matin à 8h ( aurait il pû en être autrement ......)


Premier jour, je suis aussi à l' aise qu'une dinde le 24 décembre au soir, et à y repenser je sens encore l' odeur grillé des marrons. Avec l' aplomb d'un gamin de 16 ans qui réclame à ses parents un scooter alors qu' il a planté la tondeuse dans la piscine du voisin la semaine passée, j'entame mon tout 1er cours .......... j' ai pris un pied monumental , la semaine prochaine j'en colle un en retenue de manière totalement injustifiée, juste pour voir comment ça fait..........
PS: vis à vis des réflexions qui ne manqueront pas d'être faites sur mon orthographe, c'est en partie pour ça que je suis prof d' arts appliqués (plus communément appelé prof de dessin ) .....