Les déboires d'un jeune prof d'arts appliqués, où plus communément appelé prof de coloriage.

La spontanéité du verbe gagnera ce que l' orthographe ne manquera pas de perdre ... pardon d'avance ...

Note de la direction :

Toutes ressemblances avec des personnages, ou des situations, existants, ou ayant éxistés, ne seraient que simple coïncidence ....... Mais alors vraiment pas fait exprès ......


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

mardi 25 décembre 2007

ça sentait le sapin ...

Silence blogesque, 2 semaines de vacances, prière de déposer ses neurones et son foie à l'entrée... Le peu de neurones qui survécurent à ces 2 semaines passées à s'engraisser sous des guirlandes niaiseuses, et à s'ennivrer au son des sempiternels refrains de Tino Rossi et autre Patick Sébastien, me permirent à peine de me souvenir du chemin de mon lit jusqu'aux toilettes (bien que plus d'une fois je me sois interrogé de la nécessite d'un frigo dans les lieux d'aisance ... ) alors me risquer à l'élaboration laborieuse de phrases respectant un minimum de syntaxe, était pour moi aussi improbable et périlleux que de finir le restant du plateau de fruits de mer après trois jours de macération sur le dessus du frigo, vu qu'on avait déjà tassé le reste de biche, de saumon et de bûche à grand coups de talons dans le bac à légumes ...



Comme vous l'avez sans doute compris, je n'ai pas une grande affection pour la période de noël, peutêtre est ce la profusion de gros bonshommes rouges libidineux se caressant le bas du ventre en faisant "ohohoh !!", la chaleur humaine se dégageant d'une file d'attente le 24 décembre à la fnac des halles, ou encore le fait que la magie de noël se résume de plus en plus, les années passant, à faire sortir un lapin mort d'un chapeau miteux.

Cette période est généralement placée sous le signe du mauvais goût, les voisins rivalisent d'ingéniosité pour mettre en lumière, jusqu'à se cramer la rétine, leur superbe maison ou balcon, de ci de la un majestueux renne branché sur l'allume cigare de la golf GTI, une guirlande outrageusement colorée jetée avec nonchalance sur un géranium avec autant d'élégance qu'un bouton d'herpès à la commissure des lèvres, ou alors un magnifique éclairage habillant de lumière cette magnifique crèche réalisée avec des nains de jardin ... allez jeunes gens c'est noël, on vend du rêve !!! l'égout et les couleurs ça fait trop pour moi . (Quand je pense qu'il y a quelques années on m'a obligé à garder un sapin de noël jusqu'au mois d'août...oui tu te reconnaitras ... le pauvre on aurait dit un lépreux anorexique sénile ... cependant, il me plaît d'imaginer l'expression du visage du valeureux éboueur qui par un petit matin d'août découvrit ce fossile de noël ...).


Et le mauvais goût ne s'arrête pas là, c'est étrange tout de même chez les gens qui s'aiment ou qui en tout cas qui le prétendent, cette capacité d'offrir des trucs d'un intéret fonctionel et esthétique proche d' une enclume en coquillages. On a tous connu ça, mettons nous en situation:

Vos petits cousins et autres rejetons assimilés pré-pubères se sont jetés au pied du sapin éventrant tout ce qui passe à portée de main avec la férocité d'un catholique dans un église protestante le jour de la saint Bartélémy ( faut dire qu'ils ont le sens de la fête ces chrétiens ...)sous l'oeil tendre de vos grand-parents qui voient les efforts de tout un mois réduit à néant en moins d'une minute. Tandis que Pricilla et Jennifer écartèlent la peluche du petit Théo qui préfère jouer avec le papier cadeaux tout en mâchonnant l'une des 3500 pièces du puzzle de sa grande soeur représentant un monochrome d'Yves Klein, la majorité des adultes se sont désespérément lancer à l'assaut des saucisses cocktail et du champagne.(au cas où il n'y aurait pas assez, c'est vrai qu'avec 3 caisses de champagne et l'équivalent de 6 porcs dans des petits ramequins, on est pas à l'abri ...) C'est au rythme d'un cadeau, une coupe que vous avez décidé de révéler à votre curiosité le contenu de ce mystérieux paquet plat et carré ou votre prénom est perdu au milieu du mot fnac et celui de la traditionnelle enveloppe qu'on prend grand soin de palper pour estimer à combien on évalue votre affection, et que, bien entendue, votre bonne éducation chrétienne (encore eux ...) vous interdis d'ouvrir avec une frénésie bassement vénale, qu'importe vous l'emmènerez discrètement avec vous aux toilettes pour satisfaire votre voracité pécuniaire.
Et bientôt il ne reste plus que lui. Vous avez bien essayé de l'ignorer, de le repousser d'un coup de tatane mais il a rebondit contre le mur est revenu a sa place d'origine, (il est évident que je ne parle pas du petit Théo qui a pris grand soin de baver dans toutes les chaussures au pied du sapin ...) mais il ne reste plus que lui, seul perdu au milieu des lambeaux de paquets cadeaux gisant sur le sol, un petit paquet malingre, et maintenant vous en êtes sûr, ce papier, cette petite frise d'angelots obèses avec des petits chapeaux de père noël sur un fond rose fuchsia formant des petits coeurs avec ce qu'on prend au premier regard pour leur pénis mais qui se révèle être en fait d'innocentes trompettes ... vous le reconnaissez, il ornait déjà l'année dernière une superbe montre entièrement plastifiée et presque waterproof , de la taille de mon poing, peinte à la bouche en prenant grand soin de n'oublier aucune couleur, le tout donnant une sorte de marron visuel ... C'est tel le 4ème roi mage chargé d'apporter à Jésus un canard qui fait "pouêt", que majestueusement Théo s'avance, il vous décoche un sourire d'un superbe bleu Klein, et vous remet, aux yeux de tous, l'objet de toute les perversions. Dans un dernier élan d'espoir, naïvement, vous vérifiez que c'est bien votre prénom qui est inscrit sur cette boîte de Pandore prête à vous exploser à la gueule comme une mine anti personnelle ...
Fébrilement vous enlevez le scotch morceau par morceau, vous sentez bien les regards lourds, moqueurs et goguenards, qui guettent le moindre signe de votre réaction, tout comme celui de la personne qui vous a fait ce présent et qui, elle, savoure déjà sa victoire proche, convaincue du caractère séduisant de son paquet. La tension est palpable, un des aspects positif c'est que le paquet de petite taille devrait passer par le vide-ordure contrairement à la montre, et là c'est la révélation, qu'est ce dons?un couvre théière? un éponge à récurer?et non c'est un bonnet plus proche du ragondin mort que de l'accessoire vestimentaire ... Là, vous redressez plein gaz vos zygomatiques qui se barraient vers le bas avec tout le poids d'une lourde rancoeur à venir, vous esquissez un sourire complaisant, et vous dégainez la phrase qui n'a jamais aussi bien porté son sens: "Oh !Il fallait pas!" à laquelle on te répond d'un ton sarcastique " ah bah essaie le voir si il te va !", parce qu'il y en a toujours qui ont de bonnes idées, l'appareil photo est de rigueur ... et vous voilà immortalisé pour les générations futures, tel Davy Crokett, avec un animal mort sur la tête...

Vous comprenez mieux pourquoi Noël est de moins en moins magique à mes yeux ... (attention sortez les mouchoirs ...), mes noël ressemblent de moins en moins à ça , trop de personnes ne sont plus là, Pricilla a déjà avorter 2 fois, Théo vient d'avoir son permis de conduire et l'âge légal de boire de l'alcool, et moi même, je vois bien que je perd mes cheveux malgré ce que peuvent me dire mes proches ...

Ajoutez à tout cela que l'année s'est terminée par une gastro et que la nouvelle débute par une sinusite aiguë, qui me vaut tout de même un arrêt maladie la jour de la rentrée ... quand je vous dis que les fêtes de fin d'années c'est surfait ...

mercredi 12 décembre 2007

On revient de loin ....

Quelques années plus tard...Un cours d'arts appliqués comme un autre ...

Et oui il est loin le temps de la douce innocence de l'île aux enfants ...Il faut savoir que mes chers têtes blondes débordent de créativité, mais aussi d'hormones ... c'est un âge où les poils ne sont plus uniquement dans la main,et où le parc à boules n'est pas à l'entrée d' IKEA (je sais j'aime bien cette métaphore!).Il n'y a pas si longtemps les garçons ne voulaient tirer que les couettes des petites filles ... et les filles jouaient à la poupée, et maintenant elles se la jouent tout court ... Ils se sont découvert un nouveau hobby encore plus sympa que les Pokémons.Leur conversations gynéco-buco-génitales sont sans limites souvent agrémentées d'images plutôt parlantes... Mais parfois les allusions ça lasse ...

mardi 11 décembre 2007

Il ne faut pas confondre: chasse à cour et à court de notes ...

Les temps sont durs et pas uniquement pour la culture des fraises ou les valeurs des droits de l'homme. Je sais que ces derniers temps j'ai manqué d'assiduité quant à la rédaction improbable de mes mésaventures scolaires et l'illustration approximative de mes faits d'armes. Il faut que vous sachiez ( et pas seulement des bulles! Je sais on ne se refuse rien !) que début décembre alors que baissent les jours et monte le taux de cholestérol en occident jusqu'à l'apogée du 31 décembre, où notre foie gorgé de mauvaise graisse et de mousseux tiède implosera au lendemain d'une fête de réveillon traditionnellement médiocre, les vêtements et l'esprit imbibés des regrets de l'année passée ... je crois que je me suis laissé quelque peu aller ... donc début décembre disais -je, c'est la saison des conseils de classe !



C'est un petit peu comme l'ouverture de la chasse, une atmosphère étrange s'est installée sur l'établissement, les profs se sont rassemblés en meute, les élèves comme guidés par un instinct primaire se déplacent en troupeaux pour se rendre au point d'eau, ils ont retiré un écouteur de leurs oreilles au risque d'entendre une partie du cours, mais surtout pour guetter le moindre crissement de mocassins dans les couloirs, le frottement du velours côtelé annonçant l'arrivée imminente d'un responsable d'éducation au détour d'un couloir peu sûr. Les profs de leur côté sont à l'affût, malgré un niveau d'étude dit "supérieur", un constat terrible vient de frapper leur conscience professionnelle. Le professeur de mathématiques nous a tous rassemblé, il nous a exposé des diagrammes colorés, réalisé sans filet de savantes équations, il est catégorique, en aucun cas, il n'est mathématiquement possible de faire une moyenne avec une seule note . Fort de cette remarquable démonstration, les profs se lancent à corps perdu dans la chasse au notes, ils rivalisent d'inventivité mettant au point dans des délais exceptionnels, et sans les tester en laboratoire et en soufflerie avant comme le veut l'usage, des évaluations aussi pertinente qu'un stérilet chez une none ménopausée. La prof de sport a décidé de mettre une note sur les lacets et la double boucle en équilibre sur une jambe, le prof d'histoire a demandé une dissertation sur l'expansion de l'empire romain d'après "Astérix, mission Cléopatre", le prof de français a fait faire ses fiches de lecture par SMS, la prof d'anglais a évalué la participation orale des élèves sur un épisode de "Doria l'exploratrice et la malédiction du canard qui fait poûuêt!", et votre humble serviteur s'est attaché a la reproduction du travail de Malévitch, "Carré blanc sur fond blanc". Vous agrémentez le tout d'une petite note de comportement, une pincée de mauvaise foi, un zest de panique, une cuillère à café (bah oui sinon tu te crames les doigts, on peut être prof et pragmatique!), vous coéfficientez thermostat 7 et vous servez chaud sur lit d'hypocrisie en conseil de classe. Attention savoureux mais lourd sur l'estomac et la conscience ...

lundi 3 décembre 2007

Les coursses c'est mon Dada !!

Il ne faut pas confondre: p'tits branleurs et gros bourrins ...

Le jour venait déjà mourir (faut dire qu'il était déjà 13h30) sur des vitres grasses du sébum laissé par les joues flasques d'un élève alangui ayant subit de plein fouet la force de gravité, comme un escargot sur un toboggan. Voilà presque 12 min 36 (non 12 min 37, non 12min 38 naaaaaaaaaaaaaannn!! ) que je lance à la masse informe que constitue ma "classe", un regard lourd de reproches tel Moïse redescendant du mont Sinaï, ou de la photocopieuse, et découvrant ses fidèles adorant le veau d'or.

En effet, les sourcils inclinés vers deux petits monticules de peau plissée qui se sont créés en haut de mon nez, les paupières mi-closes, je pousse tellement fort avec les yeux tous le mépris que je ressens pour ces jeunes nihilistes, que si d'aventure je poussais davantage, je risquerais de passer pour un constipé chronique. Mon silence lourd et pesant ne saurait tarder à surpasser le brouhaha ambiant de l'amicale des joyeux branleurs amateurs, en passe de devenir professionnels. Ça ne sera plus long, je sens qu'ils faiblissent, ça fait déjà un moment d'ailleurs qu'ils ont tournés la tête pour me dissimuler leur crainte montante, l'observation de leur nuque m'en dis long sur leur mentalité chancelante. Mes yeux commencent à sécher. HA! je les sens comme envoûtés par mon pouvoir télékinésique, ils ne sont que l'ombre d'eux même, ils ne sont déjà plus en mesure de parler, réduit à la seule force de mon mentale à l' état de simples bêtes (je sens le pouvoir m'envahir !! I've got the POWER ! Je suis INVINCIBLE ahahahahahahahahahahhah !!!! ), étrangement ils communiquent par éructations profondes à forte odeur de viande kascher, de frites, salade, tomates, oignons ... surtout oignons (rappelez vous il est 13h30). Mon regard glacé à la Clint Eastwood, mais sans le bandana, aura bientôt raison d'eux, j'en ai même fait sursauter un (simple mortel !me dis-je...)... il avait oublié que j'étais encore dans la salle... La tension est palpable, bloqué dans un silence mutique, les yeux plongés dans leur capuche, l'air semble s'être épaissit , agitée par une crampe ma paupière joue au yoyo entraînant avec elle ma joue et l'ensemble du côté droit de mon visage, me faisant passer de Clint Eastwood à Bourvil en moins de 2 secondes. Qu'importe, je ne baisserai pas les bras comme disait la Venus de Milo .... Patience ..... ça n'est qu'une question de temps ...................................................... ils sont à ma bottes ........................................................................................................ I've got the POWer .................................................................... vous êtes en mon pouvoir ...................................................... je suis un sanglier !! (attention référence !) ......................................................................... arrrrrg je ... vous aurais ............................. .......... ............................................................................... ................................................... ..................................
............
................................. je suis invincible .................................... je suis le plus fort ......................... je suis ..................... pathétique ...........................






Bien que cela puisse vous étonner, je venais à peine de me faire à l'idée que je n'aurais pas le dessus aujourd'hui, j'avais le dynamisme d'une pierre et le stoïcisme d'un épileptique sous amphétamines; Quand soudain , ce que je redoutais encore plus que les lasagnes de la cantine se produisit , un son parvint à couvrir la meute de chiens fous qui se débattaient dans ma salle, ils avaient flairé le danger à l'avance, voilà la raison de leur perturbation (tout s'explique je ne pouvais pas lutter face aux forces de la Nature ), le son courrait le long des murs, c'était l'alarme incendie !! Et là c'est la cohue !!

" Et les voilà partis !! "Belle de Jour" a pris la tête, suivie de près par "Ragondin Lubrique", "L'Etalon Dort" qui était pourtant donné favori a pris un bien mauvais départ, sa sangle s'est coincée dans la poignée de porte, il se dégage et repart de plus belle, "Bourrin 1er" s'économise mais il pourrait bien remonté! Ah quelle belle journée, le terrain est lourd et humide ce qui devrait profiter au challenger "Mohamed in France", mais rejoignons le groupe de tête qui s'apprête à entamer le dernier virage dans l'escalier! Au passage de l'extincteur, "Belle de Jour" n' avait plus qu'une courte avance sur "Ragondin Lubrique" et "L'Etalon Dort". Alors qu'a l'arrière du peloton "Rat Stafaraï" et "Toufik or not Toufik" broutent le gazon et ils ont bien du mal à ... Holalala !! Chute à l'avant ! "L'Etalon Dort" n'a as vu se rabattre la porte coupe-feu, tssssssst, c'est pas joli à voir, je crois qu'il va falloir l'abattre! Mais la ligne d'arrivée est en vue, "Belle de Jour" et "Ragondin Lubrique" carracolent en tête, "Mohamed in France" tente de faire l'intérieur en passant par le refectoire, alors que "Bourrin 1er" casaque jean's et strass semble trop loin pour revenir à la hauteur des leaders. On aperçoit déjà la foule amassée dans le préhaut ! "Mohamed in France" n'est plus qu'à une encolure, devant, la bataille fait rage ! "Belle de Jour", Ragondin Lubrique", "Belle de Jour", Ragondin Lubrique", "Belle de Jour", Ragondin Lubrique", alors que sortit du diable vauvert "Huit et Huit Onze" , casaque adidas à pois verts, comme poursuivit par Lucifer, Hortefeu et ses démons, surprends tous ses adversaires et vient s'imposer comme le .... ah non, on me signale que "Huit et Huit Onze" ne courrait pas dans cette classe là, c'est donc "Belle de Jour" qui remporte une superbe victoire .... Bon dernier, " Proctor le Magnifique", aussi appelé "L'Escargot Suisse" ou "Mon Petit Poney", n' a pas pu démontrer la pleine étendue de ces capacités, on le sais meilleur sur courtes distances et sur toile cirée .... Au revoir et à bientôt pour notre grande course Hippique (pas tout sinon il reste plus rien) .... A vous les studios !! "

Bon bah maintenant il me reste plus qu'à les faire remonter et s'installer dans le calme ....... Les colles c'est mon dada !

mercredi 28 novembre 2007

Il ne faut pas confondre: immersion et la tête dans le sac ...

Une odeur flottait dans l'air, un parfum espiègle et mutin, un savant mélange de mécontentement, de merguez tièdes chauffées à l'alcool à brûler, et d' haleine de syndicalistes. L'automne, indifférent aux mouvements de masse, si ce n'est nuageuse, regardait tomber les feuilles mortes et les acquis sociaux. Les quelques transports en activité, tel un adolescent bourré à la 8.6 un soir de fête de la musique, marchaient mal et vomissaient ça et là leur surplus lors d'arrêts multiples. (je sais ça sent le vécu )

C'est donc la semaine passée, dans ce climat aussi chaleureux qu'une soirée raclette au babibel dans un bidonville de Macao, que votre humble narrateur bénéficiait de la diversité de sa formation à l'IUFM (-------------- ceci est un trait d'ironie, ponctué de déconcertions ). En effet, j'effectuais ce qu'on appelle un stage en immersion, contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas d'un stage de plongée à la découverte de la vie des anémones et de la reproduction des éponges (encore que ...), ni d'un stage de survie où l'on vous confie un opinel émoussé avant de vous parachuter sur une île hostile (encore que ...) . Non, il s'agit en réalité de venir observer au collège d'où viennent nos futurs élèves de lycée pro, un peu comme une visite au zoo mais si vous jetez des cacahuètes ils vous renvoie le distributeur ... Et là tu t'aperçois rapidement que tu as un sens extrêmement développé de l'observation, et que tu es capable de repérer un de tes futurs élèves à 50 m ( plus si tu as le vent de face).

Saurez vous retrouver l'élève de lycée pro qui germe dans le collégien flétri :
  • Jennifer: du haut de ses 14 ans et de son bon 85a rembourré avec les pages du règlement intérieur, elle hésite entre la passion qui l'anime depuis toujours, à savoir elle même, et une carrière de Melun Formule 1, puisque Paris Hilton c'est déjà pris.

  • Kévin: il a tellement redoublé dans l'établissement qu 'on lui a confié la formation des nouveaux surveillants, il se déplace dans la cour avec la nonchalance d'un koala sur une branche d'eucalyptus.

  • Mimoud: il traîne un lourd fardeau, depuis qu' il a été capable d'épeler son prénom, il est traité par ces petits camarades d'" un tel ectuel"

Et oui, il y avait un piège, les 3 iront en lycée pro, Jennifer perdra 3 mois de cours pour une sombre histoire d'avortement, Kévin finira par obtenir son brevet sans que lui même ne sache comment, enfin Mimoud alors que tout semblait lui sourire, un flagrant délit de revente de craies blanche à l'extérieur de l'établissement aura raison de ses capacités prometteuses.

dimanche 25 novembre 2007

Rock'n drôle !!! (je sais c'est mauvais ...)

TENACIOUS D - Tribute

TENACIOUS D - Kickapoo

allez encore un p'tit parceque c'est vous ...

mardi 20 novembre 2007

Sans commentaire ....






Jusqu'à présent, je jouais profil bas, je faisais celui qui n'a rien à dire et qui a mauvaise haleine, je fermais ma gueule. Mais là, je n'y tiens plus, ça me titille comme un pet en période de diarrhée, on ne sait pas trop ce que ça va donner, mais on a envie de tenter sa chance. Vous vous doutez bien que les récents évènements ne sont pas sans me préoccuper, quand on devient prof, grève, manif et sacoche en cuir, ça fait partie du forfait. Et puis je vois que vous êtes nombreux à taire vos commentaires de manière à ne pas pousser un jeune prof débutant à se prendre en pleine tronche le panneaux "devoir de réserve", c'est tout à votre honneur, et c'est bien pour ça que je vous dois un message sans concession, ni flagornerie, sur les mouvements sociaux de ces derniers jours, et puisque votre silence est proportionnel à votre intérêt pour mon avis, c'est donc que vous insistiez , donc voilà :


Tout d'abord plantons le décor , ambiance musicale :







( pour voir les dessins de plus près : yakakliké !!)




on veut des comm! on veut des comm! on veut des comm!on veut des comm!on veut des comm!



Tu te sens seul, isolé, ton blog te semble aussi fréquenté qu 'un lavo'matic dans un camp de nudiste, rejoins notre lutte !!

mercredi 14 novembre 2007

Sortez couvert ...

Et oui l' automne est déjà là ...



faut dire qu'on savait vivre à l'époque ....
et puis le jersey c'est indémodable et toujours de bon goût.

lundi 12 novembre 2007

Il ne faut pas confondre : médecine douce et maladie grave ...

Elles sont là, tapies dans l'ombre d'un rétroprojecteur en panne (autrement appelé presse-papier ...c'est du jargon d'enseignant..), guettant leur proie du haut d'une armoire en PVC orange, dissimulées sous une table bancale calée à l'aide d'un cours de géographie, prêtes à fondre sur nos jeunes têtes blondes démunies, tel un anaconda dans un parc à boules à l'entrée d'IKEA... ce sont les maladies orphelines de l' éducation nationales, elles sont nombreuses et foisonnent dans ce potage de connaissances, dans ce velouté de savoirs, bref dans ce bouillon de culture que représente un établissement de banlieue.


Les scientifiques sont formels, les disfonctionnements psychomoteurs et autres déficiences comportementales dont sont victimes certains individus scolarisés en milieu sub-éducatif (savamment appelé "maximus branleurae", et que vous, profanes, vous intitulez "élève" ) sont d'origine inconnue. Bien que l'hypothèse folle, d'un éventuel lien entre des conditions de vie sociales complexes, des outils pédagogiques obsolètes ( aussi efficaces qu'une machine à dénoyauter les olives pour tondre la pelouse ...), et les potentielles répercutions sur le comportement en société de Toufik, que nous appellerons "sujet A", a longtemps retenue l'attention; ce postulat d'hérétiques a été récemment mis en échec et leurs auteurs ont été, comme le veux la coutume, brûlés vif en place publique, puis désossés à l'économe. On ne se moque pas de la pédagogie, c'est tout le contraire ...


Voici donc un échantillon, des cas les plus frappants qu' 'il m'ait été permis d'observer, j'effectue actuellement une classification des M.O.L.U.S.Q.U.E. (Maladies Orphelines Latentes et Ulcérantes Sévissant Quotidiennement et Uniquement dans l' Enseignement) afin de publier un article de fond dans la célèbre revue "Pédagogie et Parasites, le magazine des mordus de champignons", nourissant le secret espoir d'un jour publier un ouvrage sur mes travaux ...




  • Narcolepsie culturelle : à la moindre approche visuelle ou orale d'un élément relevant du domaine de la culture (pouvant se résumer dans des cas extrêmes, à une simple confrontation avec une salle de classe ou à un mot de plus de huit lettres), le sujet A voit progressivement sa nuque perdre toute tonicité musculaire, sa vision se trouble, alors qu'un fin filet de bave le relie déjà à sa table, c'est tout son buste qui, après quelques oscillations, vient s'écraser mollement entre des bras qu'il avait déjà baissés. Et là dans un dernier sursaut de lucidité pour masquer la honte qui l'assaille (car oui, certaines maladies sont mal vécues par des patients sensibles et réservés comme le sujet A ) d'un geste mal assuré, il se couvrira de sa capuche et dans un dernier soupir lancera à la face de ce monde intolérant qui n'a pas su voir sa détresse et l'aberration de mettre des cours tôt le matin, juste après la cantine, après le sport, ou en dernière heure de cours ... lancera à la face du monde disais-je, et au professeur qui l'observe, :"quoi j' vous l'avais dis que j'avais mal la tête !!" avant de tomber dans un coma profond, alors que déjà, le sujet A' (son voisin de gauche) masse doucement sa nuque endolorie ...



  • Anorakite épidermique : on constate chez les patients atteints de cette terrible maladie une fonte de l'épiderme avec la doublure intérieure de leur manteau, la mutation ainsi réalisée, mi-organique mi-polyester, lavable en machine à 40°, empeche toute rétractation vestimentaire, obligeant le sujet A à conserver pendant l' intégralité du cours son énorme doudoune avec col en véritables poils de yak du mont chauve. Si les premiers symptômes ne sont pas descellés rapidement, il n' est pas rare de voir se développer dans le conduit auditif une excroissance appelé dans le jargon médical mycélium proliférant de 3ème catégorie ( MP3),dont les ramifications s'étendent jusqu'à la poche intérieure gauche de la doudoune. Quelques rares cas laissent à penser qu'une forme mutante de cette avilissante maladie pourrait toucher la classe enseignante et certains sous-vêtements, toutefois aucune étude scientifique sérieuse n'a été menée dans ce sens jusqu'à présent.



  • Épilepsie picturale : ce mal frappe essentiellement les patients présentant à la base un dérèglement sur la gestion du temps. Après avoir pris soin de consulter l'ensemble des opinions de la classe quant à la nécessité de la réalisation d'un travail pictural, le sujet A que les distances n'arrêtent pas (c'est pas parce que aujourd'hui le sujet A' n'est pas à côté de lui qu'il va se priver de son avis éclairé) finis par consentir à faire quelque chose non sans s'être vu confirmé que le travail serait évalué et de s'informer au passage des consignes répétées inlassablement (ou presque ...) depuis plus de deux mois. Tel le simple d'esprit qui voit s'avancer l'orage dans la plaine alors qu'il brandit un piquet de parasol, c'est l'étincelle, s propageant de synapses en synapses, ses neurones crépitent comme des céréales dans un bol de lait. Ne voyant pas ce qu'il ne pourrait pas faire en un quart d'heure qu'il n' a pas réussi à faire en deux mois, le sujet A se lance à corps perdu dans le combat créatif dans une chorégraphie improbable, frénétiquement il colorie avec trois crayons de la main droite, et afin de bien lisser le marron ainsi obtenue,la main gauche vient repasser une couche de fluo rose, entre deux regards désespérés à sa montre, il finit par s'apercevoir qu'il dessine depuis dix minutes avec le côté gomme de son critérium, d'un geste brusque mais étonnement sûr il retourne sa feuille avec sa langue, et tandis que la sonnerie retentie, les spasmes s'intensifient; faute de trouver un stylo qui marche, le sujet A finira par graver ses initiales à l'aide des ciseaux du sujet A' qui venait juste de terminer. Le choc électrique une fois passé,le sujet A replongera dans une phase amorphe ne se souvenant de rien, allant jusqu'à ne pas reconnaître son propre travail la semaine suivante .



  • psychose paranoïaque : aussi appelé syndrome "puisque je vous dis que c'est pas moi" ou le cas du "martyre" ... je vous laisse le soin de m'exposer vos propres observations et conclusions dans les commentaires ... tant il est vrai que ce cas est répandu ...







dimanche 28 octobre 2007

vendredi 26 octobre 2007

Y en avait marre et maintenant y a Martine ...


Je vis en ce moment les premiers instants d'un aboutissement personnel, je sais que certains se sentiront laisés et qu'une fois que leur neurones auront fini d'associer, dans leur tête engoncée de préjugés, le sens qu'il faut attribuer à ces signes que sont ces quelques mots, il leur viendra des envies d'homicide... c'est bien légitime... Ainsi, et ce pour les deux semaines, à venir, je suis en vacances scolaires, mes premières vacances de prof.

Je ne rentrerai pas dans les polémiques de "ouais les profs c'est quand même rien que des grosses feignasses" et moi de répondre "c'est pas vrai!" (j'ai toujours été doué en arguments chocs), des conversations aussi stériles qu'une gamine du tiers monde ligaturée des trompes et cicatrisée à la soude. Donc me voilà détendu, déchargé de toutes responsabilités quant à l'application du pacte de non-agression du petit Patrick par le reste de la classe à grand coups de boulettes de papier gorgées de salive, le respect de l'embargo sur l'importation de la testostérone sous la ceinture ( surtout celle de la petite Cynthia ),et le respect du traité de Rome agricole qui prévoit l'instalation d'un fût de rhum réunionais dans la salle des profs.Je vais donc pouvoir me consacrer à la relecture de l'oeuvre complète de la collection "farandole", les délicieuses aventures bucoliquo-champêtres de la grande héroïne du siècle dernier ( non pas Emmanuelle, c'est pas Simone Veil non plus, ni Karen Cheryl ...) mais l'inégalable MARTINE!!
















Il faut absolument que vous rendiez sur ce site, http://martine.logeek.com/, qui vous offre la possibilité de réaliser vos propres couvertures de Martine, méfiez vous c'est addictif ...





mercredi 24 octobre 2007

Il ne faut pas confondre : la province et un prof évincé ...

Manifestement, il était clair pour les oracles que je n'allais pas passer une bonne journée lundi dernier, Mercure et Vénus devait taper la belote au bistrot, et ma bonne étoile devait compter les points .... Déjà au réveil, j' l' sentais pas ....

Logiquement, je consacre mon lundi matin à prolonger mon dimanche soir avec une grande rigueur , voire même avec abnégation. Mais une collègue m'avait proposée d' assister à ces cours du lundi matin et moi jeune novice, épris de cours et pris de court, je n'ai pas trouvé mieux que de répondre: "oh bah voui, en voilà une idée qu'elle est bonne, du moment que c'est pas trop tôt ..." je crois c'est là qu'elle ne m'a pas cru, elle a due penser que je plaisantais ... et en me faisant comprendre qu'elle me trouvait drôle par une légère tape amicale, elle m'annonce "alors à lundi 9h !!", répondant par un rictus crispé, je regardais s'éloigner au loin dans un soupir aussi pesant qu' un sandwich cassoulet en dessert, mon annexe du dimanche soir, sacrifié sur l'autel de ma bonne conscience.

Vous comprendrez donc mon étonnement béat, lorsque lundi matin à 9h, les yeux ne demandant qu' a recicatriser, j'apprends, avec une décontraction qui m'étonne moi-même (je suis sûr que vous le voyez arriver comme un cerf aperçois les pleins phares d'un 30 tonnes sur une route de campagne ...), que ma collègue est en déplacement en province ... après avoir essayé de me convaincre que le terme "province" était peutêtre, dans le langage étrange et imagé de l'éducation nationale, une définition fleurie pour parler des toilettes, ou alors du local photocopies, je suis saisi par ma capacité de self-control. En effet, aucun mot ordurier ne passe le barrage de mes dents, alors que le fond de ma gorge baigne dans le fiel et la bile noire, mon esprit se laisse aller à quelques associations d'idées burlesques : ma collègue et un cric de voiture; ma collègue, du miel et un ours affectueux répondant au nom de Régis; ma collègue plâtrée des genoux jusqu'au bassin après une malencontreuse rencontre avec un ours; et enfin moi, une bouteille de perrier et un tube de vaseline vide ... je ne vois pas bien ce que mon moi intérieur essaye de me dire ... j'ai donc fais miens les propos bibliques que fit Jésus apprenant la félonie de Juda:
" et dire que je lui avais payé un café ..."

Mais je ne suis pas rancunier en bon chrétien que je suis, et après avoir inscrit au marqueur rouge son numéro de téléphone, dans les WC hommes des élèves, précédé de quelques caractéristiques anatomiques, je reviens léger en salle des profs, le coeur au repos et l'âme miséricordieuse, bien décidé à rentabiliser ma présence en ces lieux.

Je décide donc de m'atteler (sous perfusion de caféine) à la commande de matériel (notamment agrafes et trombones voir le message et commentaires du jeudi 27 septembre) à vertue hautement créative. Je me rends donc d'un pas alerte mais décontracté, à l'intendance afin de demandé d'une voix déterminée mais fébrile, le budget alloué à ma noble tache. Il faut savoir que l'intendante veille sur son butin comme lit un octogénaire presbyte, de près. Là, j'apprends avec stupeur et tremblements, qu'une de mes collègues a déjà passé sa commande de matériel et que sur les 500€ que l'on devait se répartir à 4, il ne reste que 200€ pour 3. Je repars d'un pas tout aussi alerte, mais étonnement moi décontracté, non sans avoir dérobé quelques trombones (non mais ! on a sa fierté tout de même ...).
Je ne parviendrais pas à vous narrer, cette journée dans son ensemble sans voir augmenter ma tension sanguine et s'accumuler l'intégralité de mes 5 litres de sang au niveau de mes tempes ... Je reviendrai donc une prochaine fois sur mon déjeuner au kébab d'en face, la distribution de quelques heures de colles, l'épidémie de narcolepsie qui semble frapper certains de mes élèves, l'interpellation par un de mes chers anges, désireux semble t'il de m'intégrer dans sa famille, sous les termes de "cousin" ou "mon frère", ainsi que la désagréable sensation de voir un projet, dans lequel vous vous êtes investi, acceuilli par les élèves comme vendeur de frigos sur la banquise.


Je terminerai donc par ces mots que j' empreinte au grand Napoléon au lendemain de la terrible défaite de Waterloo: " j' vous l'avais dit que je l' sentais pas"...

mercredi 17 octobre 2007

Il ne faut pas confondre l' IUFM et Lee Yuèfèm, mon traiteur chinois ...

Il faut que vous le sachiez ( et pas seulement dans la colle ... ah ! les classiques, merci Mr D.) je ne suis pas un vrai prof ou alors pas encore... Vous me confiez vos enfants, les yeux gorgés d'espoir et d'une ambition toute légitime pour votre petit Kévin, qui semble doué d'une grande capacité créatrice depuis qu'il a tatoué sur sa petite soeur de 7 ans (et demi svp ...) "wesch kébab !!". Vous laissez donc entre mes mains votre fils, son avenir, et une lettre de décharge (on est jamais trop prévoyant ...). Ce que vous ne savez pas, c'est que je suis autant formé à éduquer votre fils, qu'à pratiquer une opération à coeur ouvert ... (ce qui me vaut l'interdiction par décision de justice, d'approcher le moindre hôpital ...) Mais rassurez vous j'y travaille, je suis en formation ...



En effet, si l'année de préparation au concours correspond au pédiluve, dans une sorte de magnifique métaphore piscinesque, l'année qui suit (où l'on vous confie plusieurs classes tout de même) est le passage au grand bain direct, avec palmes en parpaings fournies, une bouée canard en fonte qui fait même pas "pouêt!", et un bonnet de bain uniquement pour l'humiliation. Et là, le postérieur collé à la mosaïque bleue par 10 m de fond, vous suivez des yeux les bulles de votre air regagner sans vous la surface, alors que le manque d'oxygène commence à vous faire prendre votre bouée canard pour un vieil ami de la fac, vous tentez de déchiffrer les gesticulations improbables du maître nageur. Le maître nageur c'est votre formateur de l' I.U.F.M. ( Institut Universitaire de Formation des Maîtres (nageurs) ), il ressemble à Mitch Buchanon de alerte à Malibu, son paquet de cigarettes rangé dans son slip de bain rouge, il arbore un magnifique tatouage tribal "La pédagogie de projet for ever",et autour du cou il a un collier de dents d'élèves dits "difficiles"; il a connu les grands Évènements : la grève de la cafétéria de 79, la grande lutte de la brandade du vendredi à la cantine de 68, et les négociations houleuses pour l' abolition des reproductions à base des papiers carbone de 86 ... bref celui à qui on la fait pas ...



Rappelons, que vous êtes toujours en apnée, et que vos yeux rongés par le chlore et votre propre urine ne distinguent déjà plus que très médiocrement les signes du maître nageur qui vous dis de remontez depuis plusieurs heures. Le problème majeur étant que ce n'est qu' à la fin de l' année que vous saurez, non pas nager, mais flotter avec l'élégance d'un éponge et l'assurance d' un bouchon de liège. Mais je me surprends tout de même à rêver au jour où je sortirai la tête haute et la peau plissée par l'eau humide, d'un geste sûr je décollerai mon maillot de bain de mes parties intimes et enfilant mon peignoir en éponge je me féliciterai du trajet parcouru et d'avoir eu l'occasion de revoir mon pote Bernard de la fac, qui n'a pas changé ...




mardi 9 octobre 2007

Il ne faut pas confondre : urne transparente et urinoir

Et si on jouait un peu à la démocratie? Nous les profs on ferait semblant de donner de l'importance au statut des délégués et les élèves feraient semblant de se laisser convaincre, voire même de se sentir pousser l'âme noble d'un futur délégué syndical sous l'écorce rugueuse de l'insousiensce. Faut bien reconnaître que c'est pas facile, à cet âge où on a déjà du mal à assumer sa propre personnalité, si en plus faut être le représentant des Tales Electrotechniques B, les T.E.B. , qui se sont auoproclamés les "TEUB"! C'est vrai que ça la fous mal comme titre honorifique: représentant des "Teub", on a connu plus mirobolant...Bref les motivations sont plutôt réservées.

Je démarre donc mon cours avec un laïus de type polisch, qui fait briller et mousser l'ego de mes jeunes auditeurs:" le délégué est le maillon indispensable et fondamentale de la grande chaîne de communication au sein de l'établissement, à cheval entre le porte-parole et le porte-cahier de texte; le délégué bénéficie de privilèges colossaux ( ne mâchons pas nos mots, quitte à être tape à l'oeil ...)et inaliénables tels que .... euh ... euh p'tain y a bien un petit truc ?!...euh...Il sera le guide de l'infirmerie, et en cela, connaîtra toutes les "mauvaises semaines" de ses camarades féminines (il pourra dès lors par un calcul simple, identifier les semaines de non-hémoragie, ce qui peut s'avérer utile), et bénéficiera de manière régulière d'expéditions commanditées de toutes sortes."
En revanche, ce que je ne leur dis pas ( c'est fou comme je peux être étourdi parfois ..), c'est qu'au conseil de classe, c'est le seul moment où les profs sont en supériorité numérique face à deux pauvres malheureux qui s'apprêtent à prendre pour tous les autres, c'est injuste mais salutaire pour la santé mentale et nerveuse de l'équipe pédagogique.
C'est un peu comme passer devant un pub un soir de match, alors qu' on jette un oeil complice à la sainte télévision qui prêche la bonne parole face à une masse informe de chauffeurs routiers et autres manutentionnaires, c'est à ce même moment là qu'un gringalet en vélib' (saloperie de vélib'...) lance à la volée : "le rugby c'est pour les tarlouzes qui ont pas été pris à la légion !!" et de tourner dans la première petite rue à droite aussi rapide qu'une visite à la médecine du travail. Et tel le chien qui regarde avec tendresse son maître quitter l'aire autoroutière, vous ne vous apercevez pas encore du danger qui vous guette ...la masse informe vous dévisage désormais et ne semble pas émue du large sourire niaiseu que vous affichez, la masse s'avance le regard lourd les sourcils chargés tout comme son haleine...On retrouve ici le profond sentiment de solitude propre au délégué face au conseil de classe.

Mais je vois bien que je digresse et que personne ne vient me faire remarquez que j'ai perdu le fil de ma narration. Vous vous en fouteriez pas un peu par hasard ?!! Mouais je commence à avoir des doutes.

Bref, j'avais reçu pour consigne de faire descendre mes 24 élèves au CDI où la parodie de démocratie était censée prendre place dans un décor se rapprochant plus d'un mauvais interville que d'un bureau de vote. Un isoloir avait été ingénieusement constitué d'un paperboard et une magnifique urne en pvc en marquait la sortie, l'illusion était totale, jusqu'à la mine réjouie de la documentaliste qui voyait rentrer toutes les 1/2 heures 25 vachettes préoccupées par le réaménagement global de son lieu de travail. Ma description étant des plus fidèle vous avez donc pris note qu'il n'y avait qu'un unique isoloir ... raison qui explique en partie le fait que lorsque je me présente avec mes élèves, aussi calmes et disciplinés que des hamsters sous cocaïne, je suis accueilli par ces quelques mots :"Bah i zon pas fini devant alors si vous pouviez attendre dans le couloir ... et puis fermez la porte ça fait trop de bruit!!". (Ah mais pas de problème, moi je peux attendre, en revanche les 24 rongeurs sous laxatif va falloir leur expliquer qu'on est en train de changer le papier, et ce n'est pas votre porte en carton qui va vous servira d'isolation phonique !!)

Nous finissons par accomplir notre devoir citoyen, tandis qu'un par un ils défilent dans l'isoloir,en ressortant avec la satisfaction de la connerie accomplie, les 23 autres poursuivent leur conversation d'écureuils sur le cassage de noix en milieu extérieur. Une fois écartés les votes pour Grégorie Lemarchal,Denis brognard, Chirac, Batman et autres Casimir, il en ressort que nos délégués plébiscités par le peuple n'ont jamais posé leur candidature... Vox populi ...

samedi 29 septembre 2007

Et pendant ce temps à la "Maison Blanche"...

So Wok 'N roll' !!

Bientôt en tournée mondiale ...

Je sais , je sais ça fait un peu jeune adolescent prépubère, mais je m'en cogne, c'est le week-end !!

jeudi 27 septembre 2007

Il ne faut pas confondre: grosse crève et petite mort ...

C'est pas parce que je suis un peu hypocondriaque que j'suis pas malade !Non mais !Faut dire que chez moi c'est un peu de famille ... y en a c'est l'acné, d'autres les cheveux gras, moi c'est la conviction qu'une maladie terrible si possible sale et méconnue du grand public (pour pouvoir frimer à la cantine ) m'attend au détour d'une consultation médicale. Je me suis donc réveillé hier avec un début de cancer de la narine gauche, que certains pour me rassurer préféront appeler vulgairement "un bonne grosse crève". Les poches sous les yeux pendants jusqu'à mes genoux, le nez en brocolis façon ratatouille, une première quinte de toux viens me décapée intégralement l'oesophage m'arrachant une partie des cordes vocales. Le passage devant le miroir est assez déconcertant, on a l'impression que la moitié inférieur de mon visage est en train de s' faire la malle, de se répandre, comme un flamby qu'on aurait démoulé de trop haut. Tandis que dans ma tête il semblerait qu' on rejoue le ballet des hippopotames de Fantasia, d'une bonne inspiration vigoureuse je rapatrie mucus et autres glaires au fond de ma gorge ( c'est crade je sais, mais nutritif ...) (c'est encore plus crade, je sais ...).


Replaçons le décor : il est maintenant 12h45 (et le mercredi je termine à 13h ),je vous rappelle que votre humble serviteur est mourant, sur le point de défaillir des suites de sa gangrène oesophagienne. Jusqu'à présent j'ai assuré mes cours tant bien que mal (surtout mal en fait !), je suis chargé au paracetamol et l'effet de mes 12 cafés semble se dissiper et je retrouve une netteté dans mon champ visuel. L'état des lieux est sévère, j'ai perdu toutes capacités olfactives et auditives, j'ai l'impression de faire classe avec un casque intégral visière fermée. Et pourtant le bruit des crayons sur les feuilles, les trousses qui s'ouvrent, se ferment, les "clic clic" des portes mines, la gomme qui après avoir percée la feuille va pas tarder à attaquer la table qui tremble comme si elle était possédée, tout ça vient se fracasser contre mes tympans et s'en va rouler en échos sur les murs de la salle de bal abandonnée par les hippopotames qui ont laissé d'ailleurs un beau bordel.(je me demande si y en a pas un qui a vomi ...???!)
Le premier qui m'appelle "hé m'sieur cé quoi zavé di ??", je l'empale sur son criterium et j'lui agrafe les testicules à sa chaise ... au moins il restera assis.
La prochaine fois je demande à ma mère de me faire un mot d'excuse ...

mercredi 26 septembre 2007

vendredi 21 septembre 2007

Il ne faut pas confondre: l'autorité et lotto sportif ...

Mon nouveau statut de professeur, de guide "spiritueux", de berger surveillant un troupeau de sardines, m'impose de nouvelles préoccupations. Je suis le gardien d'un savoir (tellement bien gardé que même moi je vois pas bien à quoi ça ressemble ...), le garant des bonnes moeurs, et le grand timonier de la discipline. Et c'est là que cela pêche (et ça mord?) ( je sais elle est facile mais j'ai pas pu résister ...).


Je suis face à un douloureux cas de conscience, en effet, mes belles illusions de jeune premier, me font aspirer à une discipline en autogestion où la liberté de chacun s'arrête là ou commence la mienne ... C'est à dire que, sans ressembler à un militaire dont les deux neurones lui permette d'alterner le pas de l'oie et la consolation toute légitime de déverser toute sa haine, chargée de brimades et d'alcool frelaté (faut dire qu'on sais s'amuser dans l'armée ), sur son subalterne ( "allez bleu-bite! plus vite que ça, ou j' te dévisse la tête et j'te chie dans le cou !!!" ) ; je ne voudrais pas tomber non plus dans le laxisme niaiseu du Télétubbies, dont les deux neurones lui permette de chanter du Henry Dès, tout en s'extasiant de la grande créativité dont ont fait preuve nos chères têtes blondes, en reproduisant la Vénus de Milo après avoir découpé les bras de leur petite camarade à l'aide d'un simple coupe-ongles...J'ai donc opté pour un intermédiaire,qui visuellement ressemble à un GI-joe en grenouillère, je vous laisse imaginer l'impact terrible et la crédibilité sans faille que je peut imposer dans ma classe .... ( d'un point de vue pragmatique, je ne sais pas si vous vous rendez compte de la misère que c'est pour allez pisser, quand vous êtes en grenouillère et que vous vous apercevez que votre slip en plastique thermo-moulé est intégré à votre épiderme ... j'en fait encore des cauchemars )

Rien de mieux que la preuve par l'exemple : au hasard, avec mes termainales BEP électrotechnique. Voilà déjà 10 min que je m'époumonne à repéter pour la 50ème fois conseccutive les consignes de l'exercice, dans un brouhaha tel que t'as l'impression de bosser à côté du périphérique. Bref je finis par dispatcher le groupe comme on éclate un triangle de boules au billard BAlAM!!! , ils s'en vont valdinguer au quatre coins de la salle avec la vivacité d'un escargot sur une catapulte... et là, c'est tout moi, v'la ti pas que je rentre la boule noire du premier coup ( je suis trop un killer !).En effet, dans la poussière de craie qui retombe mollement sur les tables, au centre, trône fièrement Kévin qui manifestement ne semble pas emballé à l'idée d'aller voir au 1er rang si il y est. Le doux poupon, taillé dans l' ébene (à ordures?!... ahah !! ) affiche un bon mètre 96 au garrot (pour vous dire, quand on le voit assis à sa table, on a l'impression de voir David Douillet dans une smart ...) et un sourir narquois du genre et on fait quoi maintenant?! Tout en me dirigeant vers lui, je remonte les manches de ma grenouillère, un lutte acharnée s'annonce.

La tête de Kévin reposse mollement sur son épaule droite et l'ensemble de son corps semble ressentir toute la pesanteur d'un paire de chaussettes en mode essorage. A mon arrivée il soulève péniblement ses paupières et son regard dans ma direction, ses yeux ne sont plus que deux énormes pupilles dilatées baignant dans l'afflux sanguin de ses orbites.Un bras de fer chinois occulaire s'opère alors,où chaque battement de cils vient marquer la ponctuation: "tu vas te lever p'tit con!"_"va chier bouzeux!". Il finit par se lever, et tandis que je dévisage son menton, je lui dis: "bah tant qu'a passer près de mon bureau, t'as qu' a y déposer ton carnet de correspondance ."Il empoigne son sac chargé de toute la misère du monde et se déplace vers le 1er rang à la manière d'un scaphandrier par 50 mètres de fond. Bien décidé à coller ce p'tit fumiste (j'ai dit fumiste) je parcours son cahier de correspondance en m'apercevant page après page, que je ne connais absolument pas la procédure de détention provisoire en vigueur dans l'établissement. Putain c'est pas dans le carnet ! Pris au piège de mon inculture, je n'ai eu d'autre solution que de relacher le prévenu à la fin du cours en lui disant: "bon écoutes, je suis pas un mauvais bougre, pour cette fois je passe l'éponge (tu m'étonnes!) mais attention pas deux fois !" (sévère mais juste!). Puis je l'ai regardé s'éloigner tel un pédophile qu'on libère avec une ordonnance de viagra ...

Bref il en va de même de l'autorité et d'une paire de testicules, sans t'es plus vraiment un homme...

mardi 18 septembre 2007

Kafka-féine

La tête embrumée, les neurones confits dans un reste de sommeil, des relans d'alcool du week-end qui viennent se mélanger, non sans risques, avec le goût mentholé du dentifrice ... je me félicite déjà d'avoir retrouvé le chemin du lycée.





Alors que je m'extrais péniblement de mes rêveries et de l'habitacle de ma voiture, un pressentiment étrange me saisit la raison et l'entendement, tout en me dirigeant vers la salle des profs, je vérifie machinalement que j'ai bien mis un caleçon propre (non c'est pas ça), et c'est confiant que je m'avance. Étrange, en effet, à l'extérieur de la salle: personne .... où donc est passé le traditionnel ballet des accros de la nicotine et des caféïno-dépendants, qui entre une gorgée de tabac et une bonne bouffée de café, échangent les récits les plus fous et les plus romanesques d'un week-end extraordinaire semblable à aucun autre, si ce n'est le précédent.


Je pénètre donc dans ce sanctuaire pédagogique, et s'offre alors à moi un spectacle de désolation, une vision de fin du monde ... ( un peu comme si vous vous retrouviez coincé dans un ascenseur en compagnie d'un aérophagique tout droit sortis d'un resto tex-mex... "quel étage ?" "79 ème !!! " ) Une goutte de sueur perle timidement à mon front, l'inquiétude me gagne, l'intégrité de mes sous-vêtements semble en jeu. Au centre de la pièce un groupe composé majoritairement de profs de sciences naturelles, serrés les uns aux autres lancent des regards désarticulés, tel un troupeau de zèbres guettant le prédateur; alors que sous la table le prof de philo roulé en boule est totalement nu, animé de temps à autre de quelques spasmes et autres convulsions .... tandis qu'acculé dans un coin un prof de math désespéré, brandit rageusement un compas dont il dit qu'il n'hésitera pas à s'en servir, un prof de sport semble s'hyper-ventilé dans un ballon de volley .... au mur une représentation du "Cri" de Munch a été entièrement réalisée avec des cheveux et des ongles .... j'enjambe un CPE en train de téter le pouce d'un de ces collègues, j'esquive une bouteille de J.B vide qui va s'exploser violemment contre le portrait de l'abbé Pierre, je laisse passer le cortège de prof de français qui avance en file indienne en se tenant par la ceinture et me voilà face à la cause de ces épiphénomènes, "GROUND ZERO"....

Je ne sais pas si ce sont mes jambes qui fondent, ou bien si c'est le sol qui m'aspire, une rivière de sueur parcours mon dos jusqu'à des sous-vêtements désormais perdus, j' ai déjà commencé à me ronger le bras gauche, quand j'abaisse mes lunettes embuées afin de relire cette inscription terrible : sur un bout de feuille quelconque, le verso d'une consigne rappelant que "le vouvoiement des profs par les élèves était vivement recommandé", au simple stylo bic, on pouvait déchiffrer "Machine à café HORS SERVICE" ......

Alors que la sonnerie retentie, ayant fait détaller le troupeau de profs de sciences, j'entrouvre mon casier et y range soigneusement quelques feuillets, mon estime personnelle, le peu de dignité qu'il me reste et le referme sur mes illusions perdues, puis sort... "allez les terminales bep électrotech, on y va .... j'espère que vous avez ramenez vos craies grasses ??!"
( Je sais pas pourquoi mais je sens qu'aujourd'hui ça va être dur ................ )

mercredi 12 septembre 2007

mardi 11 septembre 2007

Il ne faut pas confondre : pédagogie et pédiluve ...

Ils vont finir par s'en rendre compte! C'est évident! Puisque je vous dis qu'ils vont s'apercevoir que je suis aussi novice dans l'enseignement qu' un puceau dans un corps de garde..... Pour l'heure j'ai réussi à tenir toute une semaine avec, ce qu'on pourrait appelé le parachute du stagiaire (qui s'avère être en fait à mi-parcours un simple sac à dos lesté de toute son inculture, autant dire pesant et d'une capacité moyenne de portance), la fiche de renseignements.
Loué soit la personne qui, dans un moment de grande solitude, face à une année scolaire naissante, à une classe d'un âge plus avancé, et à un désarroi flagrant, s'est dis:" je vais faire diversion le 1er cours, je vais faire semblant de m'intéresser à eux avant qu'ils ne s'intéresse trop à moi": (personne à qui on devra par la suite l'invention du recensement)

  • "oui je veux vous connaître" (méfie toi ils le sentent quand tu as peur)
  • "Tout d'abord vous inscrivez votre nom dans le coin en haut à gauche (le temps qu'ils le trouve j'ai déjà gagné 5min)
  • "bon alors c'est bien le coin en haut à gauche là Toufik, mais ça c'est la table.... non mais tu as raison, en effet je n'avais pas précisé ..."
  • "en dessous votre date de naissance "....."euh sur la feuille" (si ils sont majeurs je les traîne en justice)
  • "votre adresse maintenant ..." (je m'en fou si ils me chient dans les bottes, j'irai déféquer dans leur boîte aux lettres)
  • "puis la profession de vos parents" (avec un peu de chance y aura bien un flic susceptible de faire sauter mes prunes, c'est la misère pour se garer près de ce bahut.)
  • "combien vous avez d'enfants" (ah il faudrait pas que ça grandisse ....)
  • "et enfin vos loisirs " ( foot, musique et cinéma ,comme c'est original ! il y a très peu d'adeptes de la pisciculture en eau douce, de la pratique du jokari, de la littérature soviétique des années 30 ou encore de la gymnastique acrobatique bavaroise ... Quant aux téméraires qui se sont risqué à inscrire "le dessin", ils adorent dessiner mais pas dans votre cours ..... étonnant non ?!)

Voici donc un exemple manifeste de la pédagogie suédoise : meubler ... mais je vous le dis, ils vont vraiment finir par s'en rendre compte !!!!

dimanche 9 septembre 2007

Il ne faut pas confondre : rentrée scolaire et sortie de secours .....

Alors ça y est c'est arrivé ......... quoi me direz vous ? Le beaujolais nouveau? le train de 07h07? la paix dans le monde? le vaccin contre la connerie? le jour du jugement dernier? ....Rien de tout ceci, votre humble serviteur, après de nombreux sacrifices dont notamment l' hypothèque de son propre foi, s'est vu reconnaître par ses pères apte à l'encadrement de nos chères têtes blondes ............. " p'tain ch'ui prof ".... "à moi le pouvoir ,l' argent, ... les voitures faciles et les grosses filles ( heu l'inverse..) ..... l' abonnement à télérama, le pantalon de velours côtelé, la sacoche en cuir, le catalogue de la camif, une couverture sociale sans faille........."


Bref après des vacances que certains ne reconnaîtront pas comme bien méritées, j'émerge dans un nouvelle univers avec la douceur d'un nouveau né déchirant lui même son placenta et arrachant avec les dents un cordon ombilical obsolète. En effet je suis affecté dans le 93, charmante petite bourgade dont le lycée figure dans google pour l'agression d'un prof à l'aide d'une chaise, ils sont créatifs à cet âge là . (note pour moi-même faire sceller tout le mobilier de ma classe...)


Le jour de la pré-rentrée, je m'aperçois rapidement que le regard bovin et déconcerté que me lance le proviseur n'est pas dû uniquement à ma mine aussi fraîche qu'une choucroute de la mer en bord de nationale. La raison en est des plus simple, le lycée n'attend absolument aucun stagiaire, il n'a ni horaire ni emploi du temps ni élèves à me confier. Le dévouement de l'adjointe du proviseur et quelques heures passées à écouter les 4 saisons de Vivaldi ( "ne quittez pas le rectorat va vous répondre ) (je me demande si rectorat et rectal ont la même racine latine) ont eus raison du vide qui avait remplacé mon nom dans les bases de données..... C'est de manière quasi blasée que j'apprends mardi en fin de journée que je commence le lendemain matin à 8h ( aurait il pû en être autrement ......)


Premier jour, je suis aussi à l' aise qu'une dinde le 24 décembre au soir, et à y repenser je sens encore l' odeur grillé des marrons. Avec l' aplomb d'un gamin de 16 ans qui réclame à ses parents un scooter alors qu' il a planté la tondeuse dans la piscine du voisin la semaine passée, j'entame mon tout 1er cours .......... j' ai pris un pied monumental , la semaine prochaine j'en colle un en retenue de manière totalement injustifiée, juste pour voir comment ça fait..........
PS: vis à vis des réflexions qui ne manqueront pas d'être faites sur mon orthographe, c'est en partie pour ça que je suis prof d' arts appliqués (plus communément appelé prof de dessin ) .....